Annie n’aime pas le couscous !
Au ministère de l’agriculture, on préfère les peaux claires. La réalisation d’un spot vantant les mérites du bio dans l’hexagone a rappelé au grand public, si cela est encore nécessaire, les orientations politiques de notre sinistre de Varenne.
Le film publicitaire, dans sa version initiale, faisait la part belle au couscous royal, avec des comédien.nes aux origines ethniques diverses et variées. Difficile à avaler pour Annie Genevard, laquelle a déjà montré, par le passé, qu’elle ne goûtait guère la diversité sur cette planète, comme l’attestent, entre autres, ses prises de position au sujet des migrant.es. De ce fait, pour ne pas indisposer Annie et son entourage, il a été décidé de remplacer le couscous par un cassoulet. Quant au « casting caucasien », pourtant demandé par la sinistre, celui-ci demeure inchangé…
Une décision révélatrice de cette ambiance, très « brune » et « caucasienne ».
Nos gouvernant.es, décomplexé.es, flirtent avec le RN, s’apitoient sur le sort de Marine Le Pen, condamnée pour détournement de fonds, tandis que des député.es de ce parti viennent, sans complexe, visiter nos établissements.
Dans le même temps, des ASMA proposent des billets aux agent.es pour aller se divertir chez le vicomte de Villiers (Puy du Fou) ou chez Vianney Audemard d’Alançon (Rocher Mistral). Deux fervents catholiques traditionalistes, soutenus dans les plus hautes sphères de l’État, qui peuvent ainsi s’enrichir et promouvoir leur idéologie, tout en s’accaparant des terres agricoles et en faisant peser de lourdes menaces sur la biodiversité. Complètement paradoxal ! Il faut redynamiser les campagnes, préserver la biodiversité et se pastiller une formation obligatoire « laïcité », tandis que, dans le même temps, on répond aux désidératas de deux cathos extrémistes…
Soyons clairs, Madame Genevard ! A SUD, personne ne se revendique « Caucasien ». En tant qu’êtres humains, nous partageons des valeurs universelles avec nos frères et nos soeurs, d’ici et d’ailleurs. D’autre part, nous combattons l’amnésie et les discours haineux. Nous nous souvenons de celles et ceux qui ont construit le pays dans lequel nous vivons, logé.es dans des bidonvilles ; nous nous souvenons de celles et ceux qui se sont battus pour la France, dans les heures les plus sombres de notre histoire, à l’image des Francs Tireurs et Partisans – Main d’Oeuvre Immigrée du groupe Manouchian pendant l’occupation nazie…
A l’heure où les chantres de l’entre soi attisent la haine et se drapent dans le repli identitaire, nous sommes, plus que jamais, résolument ouvert.es au monde et à ses cultures. Nous nous réjouissons d’avance de pouvoir savourer un couscous (même si nous n’avons rien contre le cassoulet), écouter un vinyle de blues de Robert Johnson, avant de s’évader en compagnie de Federico Garcia Lorca (assassiné par les fascistes, soit dit en passant…)
La planète est habitée par des milliards d’individus. Depuis les origines de l’Humanité, c’est la circulation des êtres humains qui a façonné ce monde, tel que nous le connaissons aujourd’hui. Une diversité et une richesse dont nous n’entendons pas nous priver, bien au contraire !