Le ministre de l’agriculture et de l’alimentation a présenté ses vœux aux agents de l’administration centrale, comme relaté dans cet article, mais il semble avoir oublié de les relayer au reste de la communauté de travail. Peut-être ignore-t-il que la majorité des agents de son ministère travaillent hors de Paris, dans les services déconcentrés, les lycées agricoles et les établissement publics ?
SUD Rural Territoires présente ses contre-vœux
pour la nouvelle année à TOUS les agents
du ministère de l’agriculture et de l’alimentation.
Dans son allocution, M. Guillaume nous déclare « Quel que soit votre grade, votre poste, votre service, vous faites partie de la même équipe, celle qui doit développer l’agriculture, la forêt, la pêche, et vous comptez tous de la même façon » : nous souhaitons vraiment que tous les agents soit reconnus pour l’importance du travail qu’ils accomplissent au quotidien, et que cette reconnaissance se traduise aussi par une juste rémunération ! Ce que le gouvernement nous refuse en maintenant le gel du point d’indice et en s’exonérant des primes qu’il demande au patronat d’accorder aux salariés.
M. Guillaume affirme aussi « que grâce à ses services publics, le pays fonctionne, nous pouvons tous en être fiers. » Oui, nous en sommes fiers, et c’est pour cela que nous souhaitons que soient défendus le service public de l’enseignement agricole, le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche et les services publics de proximité des services déconcentrés, que le gouvernement actuel, dans la lignée des précédents, s’évertue à détruire à coups de réformes ineptes, uniquement préoccupé par la réduction des dépenses sans s’interroger sur leur utilité.
D’après M. le ministre, le gouvernement donne « la parole aux citoyens, et ce sont des vœux de réconciliation » qu’il fait en premier lieu. Souhaitons qu’il ne s’agisse pas d’un dialogue de sourds, voire d’un monologue déguisé en débat par un gouvernement qui n’entend pas les revendications légitimes de citoyens exaspérés par les injustices.
Reprenant le discours d’un certain syndicalisme agricole, M. Guillaume, devant les agents de son ministère, s’exclame « Stop à l’agribashing ! » Nous aurions préféré l’entendre dire « Stop à l’agrochimie mortifère qui menace notre environnement et détruit les emplois paysans ! » Nos concitoyens ne dénigrent pas les agriculteurs en général mais pointent le comportement irresponsable de ceux qui « exploitent » la terre pour en tirer le maximum sans se soucier des conséquences pour la collectivité.
M. Guillaume prétend avoir « besoin de chacun d’entre nous », c’est indéniable pour justifier sa propre fonction ! Pas pour accomplir les missions de son ministère, si l’on en croit la nouvelle baisse des effectifs inscrite dans la loi de finances initiale 2019 : 265 etp-t en moins par rapport à 2018 ! D’autre part, il existe un véritable « fonctionnaires bashing » mené depuis des lustres par les gouvernements successifs et leurs valets médiatiques et nous en subissons les effets par la dégradation de nos conditions de travail, par la déconsidération de nos missions et par la disparition de pans entiers de services publics.